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24 décembre 2001

De l’influence accidentogène des comportements anxiogènes

De l’influence accidentogène des comportements anxiogènes

A constater le verrouillage des deux fils de discussion sur le « droit de savoir des débutants » et les « hauteurs d’ouverture » par le modo Phoenix (pour des raisons similaires, ce qui justifie ma demande de ne pas splitter le fil d’origine car le problème de fond était le même), d’aucun pourrait en conclure ce qui suit :

- il s’agit d’une des variantes de l’éternel dialogue de sourds entre des vieux cons et des jeunes (dans l’activité) branleurs
- il s’agit d’une variante du thème : le parachutisme c’est pas pour des lopettes
- il s’agit d’une variante où ceux qui savent snobent ceux qui ne savent pas soit par souci initiatique soit par mépris

Et pourtant il ne s’agit en rien de tout cela. Mais il n’est pire sourd que qui ne veut entendre. Ce n’est pourtant pas faute de le répéter à longueur de discussion, quand bien même Vincent / Jérôme / Michel / Vincent / Jean-Pierre / Manu (soit 150 ans de parachutisme actif et impliqué) vous l’expliquent de différentes manières.

Alors de quoi s’agit-il ? Il s’agit de cette propension qu’on nombre de jeunes pratiquants à ne plus considérer la pratique de notre sport que sous l’angle de l’incident/accident, sous des dehors apparemment louables d’une pratique mieux maîtrisée / assumée / sécurisée. Le problème est que cela bien plus souvent du ressort inconscient de la peur et du manque de capacité à appréhender sereinement notre sport.

Vous en doutez ? Pourtant nous le vérifions chaque semaine lors des formations de nouveaux pratiquants. Si nous acceptons les questions des élèves quand elles relèvent d’un doute sur un point ou d’un besoin d’éclaircissement, il nous faut souvent mettre « en quarantaine » celui qui à force de questions sur la sécurité va créer un climat anxiogène dans le groupe. Cette pollution mentale est fréquente et doit être stoppée au plus tôt, au risque de voir tout le groupe partir en sucette avec des craintes infondées … et des résultats techniques médiocres, voire des comportements dangereux. Cela signifie que quand quelqu’un focalise sur l’accident, d’une part il a plus de chances d’y avoir droit, et d’autre part il va induire ses congénères dans une approche similaire.

Comment sauver le groupe ? Souvent en bâchant gentiment le candidat anxieux par une boutade pour qu’il cesse ces questions polluantes puis en le reprenant à part pour faire de la psychologie individuelle en non pas de la psychologie de groupe (où le taux de conversion en sortie de stage sera invariablement plus bas que s’il le groupe n’avait pas été pollué).

Le problème avec ce forum c’est que malgré les avertissements réguliers et les règles d’utilisation clairement énoncées, vous êtes nombreux à venir pour une consultation publique au lieu d’aller voir vos moniteurs. Les futurs candidats assoiffés de tout ce qui touche à leur futur sport (où les tous jeunes pratiquants) absorbent tout ce qui est publié comme des éponges, y compris les innombrables questions sur des accidents fantasmés ou des interprétations abusives ou des conclusions hâtives ou … bref ce que Jérôme ou Jean-Pierre qualifient de masturbation intellectuelle et que je taxe de surcroît de pollution mentale anxiogène au premier chef et accidentogène au second.

En effet, le parachutisme c’est quelque chose de simple sur le plan technique (voir ci-après « le parachutisme pour les nuls »). Les moniteurs font 80% de psychologie pour 20% de technique. Vous n’en êtes pas convaincus ? Notre expérience de la soufflerie (quelques milliers de whafous tout de même) est pourtant édifiante : avec Martial nous avons tenté toutes sortes d’expérience lors de la mise au point d’une méthode pédagogique indoor à la française. Nous avons testé la formation en 30 secondes chrono, pas de formation du tout et découverte en l’air (avec un minimum de verrouillage cette fois), avec une vidéo de 3 minutes sans aucun commentaire des moniteurs etc. Résultat ? Ca a toujours marché sans aucun souci avec des élèves stables sur l’air et souriant ! Chuter c’est techniquement facile, pour le reste il s’agit de gestion de stress (appréhension naturelle et saine quand on se jette pour la première fois d’un avion en bon état de marche, mais qui ne doit en aucun cas monter en mayonnaise à base de situations fantasmées : les conseils qui vous ont été prodigués suffisent).

Celui qui saura faire face à un incident, c’est celui qui sera serein et non pas celui qui n’arrive pas à s’endormir parce qu’il ne sait pas s’il a posé toutes les questions possibles. Ceci n’est évidemment pas un appel à la négligence, mais prenez conscience que c’est une pratique sportive dans un milieu exposé pour lequel il faut avoir le mental pour le faire. Les nouveaux arrivés dans le sport, fort de leur enthousiasme nouveau et louable, donnent souvent des leçons sur ce qu’il faudrait faire pour attirer plus de monde à notre pratique, versant dans un prosélytisme angélique. L’expérience montre toutefois que si les chiffres sur les touristes sont en augmentation, ceux sur les pratiquants réguliers restent inchangés depuis des années. Cela signifie que notre sport n’est pas fait pour tout le monde. Si vous ne pouvez pas assumer cette pratique (pourtant sécurisée, car nous devons aux cadres de notre DTN d’avoir mis en place des cursus de formations de moniteurs qui nous permettent d’avoir la meilleure sécurité au monde) alors c’est que vous n’êtes pas fait pour cela. L’univers du parachutisme hexagonal est une station balnéaire de 5 000 âmes accueillant chaque année 45 000 touristes (10 000 stages ou initiations et 35 000 baptêmes en promène-couillon). Certains stagiaires rejoindront nos rangs pour quelques années (la plupart du temps deux ou trois ans, d’autres plus rares pour plus longtemps, pour un remplacement de départ équivalents).

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